... quand on sait pas jouer "
Tu m'expliqueras comment tu fais, toi qui t'entiches de ceux qui s'entichent, toi qui t'accroches à ceux qui s'accrochent. Moi je n'sais que fuir. Moi si je m'attache, c'est à ceux qu'il ne faut pas, c'est à ceux qui s'attachent à une fille qui n'est pas moi, c'est à ceux qui me calculent à peine. Expliques-moi comment on fait, comment on cherche, comment on trouve, comment on fait pour ne plus douter, comment on fait pour aller de l'avant, comment on fait pour faire abstraction des autres tout autour. Moi je n'sais pas, je n'sais pas et c'est malsain, je n'sais pas et je me méfie, je n'sais pas et j'avance à reculons. 

 

Le café chaud au contact de mes lèvres, la musique à fond dans les tympans, l'esprit de l'autre côté de la fenêtre, dans le blanc des nuages absents, ou à des années lumières d'ici, dans les projets de demain.. On fait comme on peut quand on remarque que penser à hier et à aujourd'hui nous ronge le moral. Besoin d'oublier. De tout oublier. Temporairement, ou pas. Surtout pas.
Cette fois, pardonner ne fait pas partit de mes projets. Mais penser à autre chose, et vite, en attendant la suite.

       5 ans. L' âge de l'insouciance, de l'innocence et des sourires sans fin
       10 ans. Notre imagination débordante nous portait sur les rives d'un pays où l'impossible n'existait pas... Aussi petits que nous étions, on rêvait déjà d'être grand, à notre manière, dans ce monde qu'on se fabriquait, un monde sans embuche, où chacun de nos rêves avaient un avenir.
       15 ans. Cet âge où tout était plus beau, plus simple en tout cas.
On faisait de nos petites bagatelles des problèmes internationaux et on s'promettait de refaire le monde. La naïveté et l'égocentrisme nous pendaient au nez et c'était si bon. 
       17 ans, toujours une épaule pour pleurer, une verre pour se noyer, et des sourires pour nous rassurer. Ces sourires.. Bien-sûr, ils n'avaient aucune valeur; bien-sûr ils n'étaient pas honnêtes; et bien-sûr on s'en foutait. Mais ils nous rassuraient, remplissaient nos nuits blanches, chassant nos idées noires.
Bien-sûr c'était du toc, de l'or plaqué, de l'amour tombé du camion, de l'affection de contrebande. Mais on s'en foutait.
C'était notre manière à nous d'être heureux.
       20 ans, presque l'heure en ce qui me concerne. Toujours des sourires, mais peut-être un peu plus figés cette fois-ci. Des draps imprégnés de larmes et d'histoires inachevées, de regrets ineffables, de pensées qui s'élancent et meurent à demi-mot.   Fini le temps de l'enfance, pas encore des adultes.
On avance un pieds devant, un pieds derrière face à cette réalité percutante.
On s'retrouve coincé entre deux mondes, et de l'extérieur on s'aperçoit de ce qu'on était , et de tout ce qu'on ne sera pas.

 

  Indépendante, intelligente, belle, invulnérable, douce, talentueuse, autonome, tenace, réfléchie, compréhensive, patiente, potentiellement baisable, dynamique, souriante, courageuse, organisée, surprenante, féminine, agréable, sexuellement performante, attentionnée, gentille, mystérieuse, caractérielle
 

          Pix: Ch0up_ 10th January 2009

 

« L'homme est un être perfectible. Un être qui tend vers la perfection sans jamais l'atteindre »
C'est comme ça que le cours avait commencé.    « Rousseau, Kant »
Alors que le reste de la classe pensait tout fort «  Un an de philo à coups de 7h par semaine, ça va être horriblement ennuyeux », l'intéressement et la curiosité suscitaient déjà mon esprit...
Là, j'ai compris que quelque chose clochait chez moi.
La prof n'avait-elle pas plutôt voulu dire, l'homme est un être complètement stupide ?
Pourquoi tendre vers quelque chose d' inatteignable, tout en en étant conscient ?
Ridicule.
Et Pourtant. Quelle femme ne regarde pas ces magasines de mode en espérant leur ressembler? « Allez, on se donne un petit délais. Trois mois, un petit régime et un peu de sport devraient suffire. » Quelle femme encore, ne se fixe pas des objectifs et des projets à remplir un pavé plus épais que ceux de J.K Rowling? Quelle femme ne voudrait pas être, au fond d'elle même, impeccable sur tous les domaines, et qu'on soit fière d'elle ?
Comme dirait Jamel, certes, « je ne connais pas tout le monde dans le monde » et pourtant, chacun d'entre nous semble, même si secrètement, vouloir atteindre cette perfection.
De nous jours, pour qui vit-on réellement?
La vraie question serai alors, mais où va le monde ?
Et la réponse serai ... qui sait... mais visiblement, tout le monde le suit, et peut-être même moi la première.