J’ai souvent cru qu’il disait ce genre de choses pour me blesser. Bien que normalement, il se débrouillait très bien sans le faire consciemment.
« Mais Anaïs, OUVRES LES YEUX ! Le père Noël n’existe pas !! »
Il m’a tant de fois fait remarquer ma naïveté, reprocher ma « pureté ».
Je me suis souvent dis que c’est parce qu’il était méchant, sans cœur, que c’était parce qu’il ne m’aimait pas, qu’il voulait me prendre ces quelques dernières petites lueurs qui brillaient en moi.
Mais aujourd’hui je le sais. De désillusions en désillusions, c’est la réalité que je prends en pleine face, encore une fois.
Il avait raison.
Je suis « une enfant pourrie gâtée bercée dans un monde d’illusions, à qui on a fait croire que tout est beau, tout est simple, et que tout le monde est gentil »
Aujourd’hui je sais que même lors de ces journées « spéciales » les gens ne savent même pas faire semblant. Un petit sourire, une petite attention, une petite trêve familiale pour un petit mot gentil.
Et en fille pourrie gâtée que je suis, je me plains sur cette page, pleure, et m’enferme dans le noir loin des gens.
Au moins, derrière mes paupières, loin de la réalité, le monde semble un tantinet plus beau.